vendredi 13 avril 2012

Parole de fils de paysans expropriés

13 ans que je suis né. 13 ans que mes parents possèdent une ferme à Notre Dame des Landes.
Quand j’ai eu connaissance du projet, je ne savais pas tout dessus. Mais je savais que l’on m’expulserait, moi et ma famille, contre notre gré.
Maintenant, j’ai 13 ans et je sais que le projet a des chances de réussir. Tout le travail de mes parents, qui commence enfin à porter ses fruits, sera rasé pour quelque chose qui n’est pas vraiment utile. J’ai du mal à me faire à l’idée que, peut-être dans 1 an (2 ans ?), je serai autre part. Le fait de partir me dérange, mais çà me dérange encore plus de savoir que je serai parti pour quelque chose d’inutile.
L’aéroport actuel ne sert pas au maximum. Quand je pense que l’on peut acheter ce qui est mes souvenirs, mon logis, avec un simple chèque et on doit se la fermer, être heureux de ce que l’on a. Je ne peux que me résigner à refaire ma vie, à croiser les doigts pour que ce projet n’arrive pas à ces fins.
Je sais, ce ne sont que des mots, mais je n’ai que 13 ans. Je sais que, malgré tout, il faut se battre et même si on se bat pas, on peut en parler.

De Robin, fils de Sylvie et Marcel


1 commentaire:

  1. merci Robin de t'exprimer avec autant de franchise, de réalisme et de sincérité. Tu es jeune, excuse moi de dire "encore un peu enfant", ce n'est pas péjoratif, c'est seulement pour mieux dire que les enfants sont plus clairvoyants et plus sages que les adultes et les gens de pouvoir, porteurs de projets inutiles comme celui du futur aéroport.Tu sais si bien le dire.
    L'avenir vous appartient, je te souhaite de participer activement à sa construction en d'y trouver ton chemin et ta vraie place.
    En espérant que l'aéroport ne se fera pas. Gardons espoir.

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