vendredi 30 novembre 2012

Sentiments...

Depuis octobre, nous avons régulièrement des vêlages, ce qui veut dire surveillance, soins accrus et plus de temps de travail à chaque tâche. Sans compter le temps à passer quand une bête est malade, ce qui arrive plus souvent. Les vaches dorment en bâtiment, ce qui veut aussi dire du temps à passer pour préparer le lit de ces dames.

Du coup depuis l’opération policière, nous sortons peu de chez nous.

C’est ainsi que naissent des états d’âme : « nous sommes bouffés par le boulot », « comment font les autres ? », « heureusement qu’il y a des retraités actifs, et de sacrés militants », « pourtant ça nous concerne drôlement ».

Nous sommes heureux du soutien apporté aux jeunes tant sur le terrain qu’en terme de logistique. Nous sommes aussi très heureux  de leur résistance et de leur réponse qui nous semble raisonnable au vu de la violence exercée.

La semaine précédant le 17 novembre, nous avons reçu un maximum de journalistes, de l’ordre de 2 par jour, et un cameramen çà peut te bouffer beaucoup de temps. Sans doute, étions-nous parfaitement dans notre rôle. Joël, Hervé, Sylvain  ont fait comme nous, mais nous étions tous sur les genoux, ayant du mal à faire tout le boulot : des lots pas vus, plus grand-chose dans le frigo par manque de temps et pas toujours du feu allumé dans l’insert...

Mais là encore des interrogations : « on se fait prendre en photo quand les autres sont devant les CRS », « je n’aurai pas du parler de Hollande (le veau…) »... Etats d’âme……

La journée du 17 fut magnifique, au-delà de tout espoir, un grand baume au cœur!

La semaine suivante, nous avons remis de l’ordre dans la ferme, tout en entendant chanter les marteaux : ça reconstruit, ça consolide ! Waouh !

Très dépités quand même, en voyant notre député Yves Daniel à l’assemblée nationale…et voilà pourquoi un veau s’appelle honte.

Et puis, le vendredi 23, quel choc : à 6 heures, les bleus en travers de la route. Finis les marteaux, place aux bombes assourdissantes, chaque tir sonnant comme un coup porté à notre magnifique œuvre collective.

Mais le soir quand nous avons vu toutes les voitures garées aux carrefours…Ah Ah …les 40000 vont revenir…Attention…

Quel bonheur intense le dimanche en arrivant à la Chataigneraie avec les 45 tracteurs.

Là, ils ne vont pas y toucher à nos cabanes.

Là,  je peux dire  « je suis fier d’être agriculteur en Loire Atlantique ».  Merci les copains!

Là, on est forts, tous ensembles, paysans, jeunes et citoyens, à défendre notre travail.

Eh, Manuel, tu nous réexpliques le coup des anarchistes étrangers ?

Comme on dit «  El pueblo, unido …. »

de Marcel, paysan à Notre Dame des Landes

2 commentaires:

  1. Tenez bon ! Les comités de soutien se forment et vont tenir informé le public dans chaque département.

    On est avec vous !!!

    Attila pour le CICPA 36
    http://cicpa36.overblog.com/

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  2. Comme tu le sais Marcel, ce combat est celui de TOUS / Que tu sois toi à Notre-Dame-des-Landes OU nous, dans le Pays de REDON, nous pensons en permanence à tous les gens de la ZAD (anciens ou nouveaux habitants) et le flot des militants anti-NDDL chez nous (et ailleurs tout comme) ne cessent de grossir au fur et à mesure de nos actions .

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