vendredi 6 décembre 2013

Quand la DGAC justifie l'inutile...

L’affaire des études complémentaires demandées par la commission de dialogue et réalisées par  la DGAC se termine. Si la commission de dialogue a pris quelques libertés par rapport à la mission donnée par Jean Marc Ayrault, il est clair que la DGAC est restée parfaitement dans le droit fil de la mission : « démontrer coûte que coûte  la nécessité de ce déplacement d’aéroport ».
On en reste bouche bée, pantois, devant cet empilement de grossiers mensonges.

Comment, avec 65 000 mouvements d’avions commerciaux (85 000 au total), peut-on obtenir un PEB 2030 plus important que celui de la prévision de 2003 qui comptait 75 000 mouvements commerciaux,  15 % de plus ?? (et 109 000 au total).
Comment, sur une échelle de 18 ans, peut-on ne pas prendre en compte la modernisation de la flotte et la réduction du bruit au fil des générations d’avions, liée au fait qu’ils consomment de moins en moins de carburant ? Tous les constructeurs réalisent des nouveaux avions deux fois moins bruyants qui sont déjà commandés par milliers. Ils auront une quinzaine d’années à l’horizon 2030… Et la durée de vie d’un avion en France est désormais d’une vingtaine d’années…

Quant à l’étude du réaménagement de Nantes Atlantique, il suffit de lire l’article du journal « Les Echos » pour saisir l’ampleur des mensonges : coûts multipliés par trois et fermeture de l’aéroport pour réfaction de la piste, ce qui ne se fait jamais.

Comment un organisme peut-il faire n’importe quoi ? Ces ingénieurs n’ont-ils pas d’honneur ? N’ont-ils pas besoin d’être crédibles vis-à-vis de clients, voire face à des collègues étrangers ?



Je vois deux explications possibles : 
  • seul le directeur de la DGAC a communiqué dans la presse, il assume le sale boulot, c’est un bon général, il ne laisse pas ce travail innommable salir ses équipes d’ingénieurs, seul son nom apparait ; 
  • autre piste, on a fait des hypothèses et des devis tellement énormes , que les experts comprendront tout de suite, que tout est bidouillé, que tout est fait pour répondre à une commande, que c’est une sorte de poisson d’avril, on ne peut pas juger la compétence des ingénieurs de la DGAC là-dessus.
Merci infiniment au CéDpa d’avoir fait faire les mêmes études par des cabinets indépendants. Merci aux pilotes de ligne et aux différents experts qui ont travaillé pour dénoncer ces absurdités.
On comprend comment et avec quelle ampleur, les porteurs de projet se moquent de nous.

Que restera-t-il demain de l’image des élus PS et UMP avec tout cela ? Les week-ends « Rugby » de Jean Pierre Fougerat décrits dans le Canard Enchainé ne sont rien à côté des dix années de mensonges qui portent le projet de nouvel aéroport.

Dernière nouvelle aujourd’hui mercredi, sur France Culture, Jacques Bankir, nous donne la conclusion car il explique que déjà à l’époque du Concorde, la DGAC faisait des études très partiales et malhonnêtes pour prouver que le Concorde serait rentable. Alors là, si c’est la culture maison, c’est la maison qu’il faut changer.

Le courage, ce n’est pas l’obstination a dit Jean Marc Ayrault (à propos de la crise bretonne), chiche….

Marcel , paysan à Notre Dame

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